Quand on pense au rôle du jury d’examen, on imagine souvent l’entretien oral, l’évaluation à chaud… Mais la délibération est tout aussi cruciale.
C’est à ce moment que se joue la décision finale, celle qui engage la valeur du diplôme. Pourtant, il suffit d’un désaccord mal géré pour que ce moment devienne source de tension, de confusion, voire d’injustice.
Comment éviter cela ? Voici quelques repères simples pour conduire une délibération professionnelle et sereine.
Garder le référentiel au centre de la discussion du jury
En cas de divergence, l’erreur classique est de basculer sur des arguments personnels : « je l’ai trouvé convaincant », « je l’ai senti hésitant », etc.
Le seul terrain légitime, c’est le référentiel et la grille d’évaluation.
Relire ensemble les critères, revenir aux éléments observés : voilà la base d’une délibération fiable. Ce recentrage permet d’apaiser naturellement les échanges.
La délibération du jury d’examen n’est pas un simple échange informel : elle a une valeur juridique encadrée. Un mauvais déroulement peut conduire à des contentieux sérieux, notamment devant les juridictions administratives.
Pour mieux comprendre ces enjeux, vous pouvez consulter cet article complet sur le contentieux des délibérations du jury d’examen.
Argumenter, pas imposer
Délibérer n’est pas un rapport de force.
Il s’agit d’exposer son analyse, de confronter ses observations, pas d’imposer sa vision.
Même quand on est plus expérimenté, plus sûr de soi, il est essentiel de présenter ses arguments avec rigueur et d’écouter ceux de l’autre sans chercher à avoir raison.
Prendre le temps de relire les faits
Sous la pression du temps, on peut être tenté de trancher vite.
Pourtant, un doute non levé peut discréditer toute la décision.
Mieux vaut prendre cinq minutes pour vérifier ensemble les éléments factuels dans la grille ou dans les notes prises pendant l’oral, plutôt que valider (ou invalider) un candidat sur une impression incertaine.
Accepter que la décision du jury ne soit pas parfaite
Dans certains cas, la décision prise en délibération ne satisfait pas complètement tous les membres du jury.
C’est normal. La recherche de consensus total n’est pas l’objectif.
L’objectif est de garantir que la décision soit argumentée, cohérente avec le référentiel, et prise en pleine conscience de ses enjeux.
La délibération est une étape de validation collective, pas un jugement individuel.
Bien conduite, elle renforce la crédibilité de tout le processus de certification.
Et elle rappelle que derrière chaque dossier examiné, il y a un candidat qui mérite que sa compétence soit évaluée avec sérieux et respect.